Hubert Sermage, enfant de l’assistance publique, était soldat de 1re classe du Bataillon français de Corée, mort pour la France sous les couleurs de l’ONU à la bataille d’Arrowhead. Il repose dans le petit cimetière au cœur du village de Leffonds.

Tombe d'Hubert Sermage à Leffonds
Tombe d’Hubert Sermage à Leffonds

Suite à l’invasion de la République de Corée par le régime totalitaire nord-coréen, la toute jeune Organisation des Nations Unies, dans sa résolution 83 avait appelé ses membres à fournir à la République de Corée « toute l’assistance nécessaire » pour l’aider à repousser ses agresseurs.
Un bataillon d’Infanterie, composé de volontaires, fut donc envoyé en Corée par la France.
Hubert Sermage a 23 ans lorsqu’il arrive le 19 janvier 1952 en Corée et est intégré comme tous ces camarades du « Bataillon Français de Corée » à la prestigieuse division d’infanterie américaine Indianhead dont la particularité est d’avoir été créée en 1917 à … Bourmont.

Malgré son jeune âge c’est déjà un militaire expérimenté. En effet, c’est à 18 ans qu’il signe un engagement pour l’Indochine.

Hubert Sermage, juin 1952, Corée
À partir du 3 octobre 1952, le Bataillon français est en charge du secteur clé de la cote 281 dite Arrowhead  (le site se trouve aujourd’hui en plein milieu de la frontière, la « DMZ », ou « Zone démilitarisée »). Une position sur le 38e parallèle à tenir coûte que coûte afin de figer le front avant les négociations qui s’annoncent…

Le piton d’Arrowhead
Avec pelles et pioches les hommes vont donc construire des abris sur les crêtes, reliés par des boyaux peu profonds… Un dispositif où les conditions de vie des combattants sont très dures et ne sont pas sans rappeler celles de la Grande guerre.
Le 6 octobre, l’artillerie chinoise tire 10 000 coups pendant toute la journée, en particulier sur les positions de la 1re Compagnie (celle de Hubert Sermage). Un déluge d’acier qui retourne les défenses françaises, le plus violent de toute la guerre de Corée et qui n’est pas sans rappeler lui non plus les tranchées.

S’ensuit l’assaut des vagues chinoises. Au moins 8 compagnies chinoises sont engagées. Les volontaires français sont forcés de reculer mais parviennent à contenir les assauts.

La bataille durera une semaine. Le 10 octobre, le 339e régiment de l’Armée communiste chinoise monté à l’assaut bataillon par bataillon est anéanti. La position française a tenu bon, laissant le temps aux renforts américains d’arriver.
Le Bataillon français déplore 47 morts et 144 blessés. Le 15 octobre, les volontaires rejoignent le camp arrière de Kap’yŏng. Tombé dans les premiers jours de la bataille, Hubert Sermage ne sut jamais que ses camarades furent victorieux.
Aujourd’hui, les Coréens vouent toujours une immense reconnaissance à ces combattants venus mourir pour un pays qui n’était pas le leur.

Hommage à Hubert Sermage
Conservés précieusement dans une boite en fer par son frère pour ne pas oublier, quelques objets, tous liés au temps qui passe… Deux médailles, l’insigne du Bataillon, un article sur papier jauni de La Haute-Marne libérée célébrant « un soldat tombé glorieusement au champ de bataille de Corée » et quelques rares photos au bord dentelé d’un militaire à l’éternel jeunesse

Article du journal « La Haute-Marne Libérée » relatant les obsèques d’Hubert Sermage à Leffonds