L’engagement de l’ONU en Croatie


En Croatie, la FORPRONU (Force de protection des Nations Unies, UNPROFOR en anglais) relève d’un mandat d’interposition et de supervision de l’accord de cessez-le-feu signé en novembre 1991 entre forces croates et serbes dans les territoires contestés de la Krajina, de la Slavonie orientale et de la Slavonie occidentale. La force qui se déploie à partir d’avril 1992 compte 30 000 hommes provenant de 30 nations. Les Français en constituent le contingent le plus important. À la mi-1991, les efforts de la communauté européenne pour trouver une solution pacifique à la sécession des Serbes vivant en Krajina croate ont échoué. L’ONU est sollicitée. Le Conseil de sécurité vote la résolution 713 du 25 septembre 1991 qui décrète un embargo sur les armes à destination du territoire de l’ex-Yougoslavie. Le 23 novembre 1991, Cyrus Vance, envoyé spécial de l’ONU organise une conférence avec les présidents croate, serbe, le ministre de la défense yougoslave et Lord Carrington, président en exercice de la conférence européenne sur la Yougoslavie. Toutes les parties acceptent un cessez-le-feu immédiat le 23 novembre 1991 et expriment leur désir de voir le déploiement d’une opération de maintien de la paix. En janvier 1992, une mission militaire exploratoire est envoyée par le nouveau secrétaire général de l’ONU, Boutros Boutros-Ghali, qui propose la mise en place de la FORPRONU (résolution 743).

La résolution 749 du 7 avril 1992 autorise le déploiement de la force à laquelle participent un bataillon français d’infanterie dans le secteur Sud et un bataillon logistique, à Zagreb et à Belgrade. Les missions des bataillons français sont indissociables de la mission générale donnée à la FORPRONU : aider la conférence sur la Yougoslavie, placée sous l’égide de la CEE, à parvenir à un règlement pacifique de la crise yougoslave. Cela signifiait le contrôle du cessez-le-feu, la vérification du retrait de l’armée yougoslave et du désarmement des forces paramilitaires, l’aide au retour des réfugiés, la garantie de leur sécurité, au besoin par l’interposition… 91 soldats français trouveront la mort entre 1991 et 2001 et au total, la Guerre des Balkans fera 140 000 victimes, soldats et civils confondus.
Source : www.defnat.com