Le 23 octobre 2024, s’est tenue à Joinville une cérémonie en hommage aux parachutistes Morts pour la France au Liban à Beyrouth lors des attentats du 23 octobre 1983.
Le Comité du Souvenir Français du Pays du Der était représenté par son président M. Patrice Audonnet, accompagné de M. Alain Wirtz, porte-drapeau du Comité du Souvenir Français du Pays du Der, de Mme Chantal Marchand, trésorière adjointe et de M. Joël Marchand, secrétaire du comité.
M. Roland Belbézier, Délégué général du Souvenir Français de Haute-Marne et président du comité de Joinville a évoqué l’attentat du Drakkar à Beyrouth :
C’était il y a plus de 40 ans… Qui s’en souvient encore alors que la guerre au Liban fait toujours la une de nos journaux télévisés…
31 août 1983, quatre soldats et un policier français sont tués dans le bombardement de la Résidence des Pins, l’ambassade de France au Liban.
Depuis plusieurs années, le Liban se déchire dans une guerre civile.
Organisation de Libération de la Palestine, armée israélienne, forces armées libanaises, milice d’Amal alliée de la Syrie, milices druzes et terroristes du Hezbollah à la botte de l’Iran. La tension est à son comble au Proche Orient.
En septembre 1983, le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte la résolution 521 qui débouche sur le déploiement d’une force multinationale d’interposition. Sa mission principale est d’appuyer les forces armées du gouvernement libanais dans la protection des populations civiles dans Beyrouth et ses alentours. Ce n’est donc pas une mission de guerre mais une mission de maintien de la paix que s’apprêtent à remplir les soldats français.
Américains, Français, Italiens, et Britanniques s’installent à Beyrouth.
Triste ironie : pour réduire la vulnérabilité des forces françaises, celles-ci sont regroupées dans un bâtiment de huit étages baptisé « Drakkar » par le commandant de la compagnie, le capitaine Jacky Thomas.
À la mi-octobre, la situation se tend encore. Des renseignements annoncent une opération imminente contre les soldats français.
Dimanche 23 octobre, 6h17, la sentinelle en observation sur le toit du Drakkar assiste à une terrible explosion. Un véhicule bourré d’explosifs vient de percuter le casernement des Marines, près de l’aéroport, faisant 241 morts.
Sept minutes plus tard, un camion chargé d’explosifs se jette contre l’immeuble Drakkar.
A 6h30, Drakkar n’existe plus. 58 hommes des 1er et 9e régiments de chasseurs parachutistes sont tués. Pour la plupart de jeunes appelés volontaires. 15 sont blessés et la famille libanaise du gardien est également tuée.
Les deux attentats quasi simultanés sont revendiqués par les Islamistes.
Pendant quatre jours et quatre nuits, les sauveteurs s’acharneront pour tenter de sauver des vies. Les blessés sont transportés à bord du porte-avions Clemenceau qui croisait au large de Beyrouth.
À l’ambassade de France, une tente est dressée pour accueillir les corps. Les soldats rescapés ont pour mission d’identifier leurs camarades.
Le 20 décembre, une nouvelle attaque à la voiture piégée aura lieu contre le PC du 3e Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine. La voiture suicide est stoppée mais un parachutiste et treize civils sont tués. On compte également plus de 100 blessés dont 24 Français.
Aujourd’hui, chaque soldat déployé au Liban sous les couleurs de l’ONU, porte avec lui la mémoire des 58 parachutistes et de tous les autres soldats français morts au Liban. Ils sont plus de 150. Le prix de l’engagement de la France pour la paix et la sécurité du peuple libanais.
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