Mort pour la France le 25 juillet 2007 au Liban sous les couleurs de l’ONU.
Je ne suis pas sans penser aux enfants qui auront peut-être eu la vie sauve grâce à lui et j’espère que le Liban s’en souviendra.
Eric LALLOYEAU est né à Langres le 28 juin 1968. Il est marié et père de deux enfants.
Adjudant au 31e Régiment de Génie de Castelsarrasin (82), il intègre à la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul) dans le cadre de la résolution 1701(1).
L’explosion qui lui coûte la vie le 25 juillet 2007 survient alors qu’il procède à une reconnaissance dans une zone polluée par des sous-munitions non explosées au sud du Liban, à la frontière avec Israël dans le Wadi Khallat As Sayh dans la région de Naqoura, au sud du village de Chamaa.
Engagé au titre du 17e Régiment de Génie Parachutiste en 1986, titulaire du brevet parachutiste 513612, Eric LALLOYEAU était très attaché à l’esprit des troupes aéroportées. Il cultivait le goût du risque et de l’action et était heureux de servir son pays. Très humain, son sourire et sa force de caractère forçaient l’admiration de tous ceux qui croisait sa route. Il servit dans des régiments d’élites de l’armée française lors de conflits qui marqueront l’histoire du 20e siècle : la guerre contre l’Irak en 1990, le conflit en ex-Yougoslavie, le Kosovo, le Liban.
Eric était un « NEDEX », terme militaire pour désigner les artificiers-démineurs, spécialistes en détection et neutralisation des engins explosifs de toutes natures (Neutralisation Enlèvement et Destructions d’Engins eXplosifs). Ce sont les « TOP-GUN » du déminage français.
En 2007 au Liban, la mission des démineurs était primordiale, compte tenu de la profusion d’engins non explosés et du nombre impressionnant de mines dispersées sur tout le territoire.
Cette mission permettait la matérialisation de la Blue Line (ligne de retrait des forces israéliennes) et d’assurer la dépollution de cette zone du Liban où un véritable tapis de bombes non explosées menaçait en permanence la population.
(1) Adoptée par les Nations unies en 2006 la résolution 1701 a fait suite au conflit entre Israël et le Hezbollah. Elle rappelle la cessation totale des hostilités et demande notamment à la communauté internationale de prendre des mesures facilitant le retour en toute sécurité des personnes déplacées et de fournir une aide à la reconstruction et au développement du Liban.
L’adjudant-chef Eric Lalloyeau était titulaire des décorations suivantes :
- Chevalier de la Légion d’honneur
- Croix de la valeur militaire avec citation à l’ordre de l’Armée
- Médaille Outre-Mer agrafes « Tchad », « RCA » et « Moyen Orient »
- Médaille de la Défense nationale échelon ou agrafes « TAP » et « MAE »
- Médaille commémorative ex-Yougoslavie
- Médaille OTAN Kosovo
- Médaille commémorative saoudienne
- Médaille de la libération du Koweït
- Médaille de l’ONU FORPRONU
Les casques bleus français n’oublient pas leur frère d’armes (photos 2012 puis 2025)