Robert Gouby
Robert Gouby

Robert Gouby naît le 29 octobre 1919 à Vernois-sur-Mance, en Haute-Saône.

Très jeune, passionné d’aviation, Robert Gouby fera tout pour accomplir son désir de piloter un avion. C’est à Saint-Dizier, au terrain d’aviation de Robinson, qu’il passera les épreuves du brevet civil de pilotage, qu’il obtiendra brillamment, en 1937. En mars 1938, il décide de s’engager dans l’Armée de l’Air, avec pour sa première affectation, la base de Rayak au Liban. De retour en France, il passe le concours d’Istres. Il fait partie des quatorze reçus sur les quatre-vingt-quinze candidats. Il rejoint la base école de Cazeaux où il est admis en qualité d’élève mitrailleur. Mais il souhaite devenir pilote de chasse et réussit à intégrer l’école élémentaire de pilotage de Bourges, deux mois avant le déclenchement des hostilités de la guerre de 1940. Il obtiendra le brevet de pilote militaire et rejoindra la base école d’Avord d’où il effectuera un repli stratégique à la Jarne près de La Rochelle, suite au bombardement de la base école.

Au cours de son séjour à la Jarne, il aura la joie de revoir son père de passage dans la région. Ils ne se reverront jamais plus. Suite à l’armistice de juin 1940, le 21 juin à 5 du matin, Robert Gouby quitte la France avec dix-sept de ses autres camarades à bord du Talberg, cargo suédois affrété par le Ministère de l’Air pour se rendre au Maroc.

En juillet 1940, il décide de rejoindre l’Angleterre pour continuer le combat contre l’occupant. Arrivé en Grande-Bretagne, il s’engage dans la R.A.F. Ne parlant pas l’anglais, il va devoir retourner à l’école de formation d’où il se révélera comme un sujet d’élite, étant reçu avec la mention « exceptionnel ». Une première pour un Français en Angleterre. Affecté à un escadron de chasse, il participera à de nombreuses missions de guerre. Ces dons incomparables de tireur et de pilote, le désignent comme l’un des plus grands pilotes de la R.A.F. et est reconnu comme tel par ces camarades d’escadrilles. Pierre Clostermann, grand as de l’aviation militaire Française, dira que « Robert Gouby était un remarquable et courageux pilote. Sa mort au combat, prématurée, nous à privé d’un grand AS ». Il était déjà l’un des meilleurs parmi les Forces Aériennes Françaises Libres. Le Commandement d’une escadrille du groupe « Ile de France » lui sera confiée, qu’il portera au sommet de l’esprit offensif contre l’ennemi.

C’est au cours d’une mission en France, que le lieutenant Robert Gouby perdra la vie, à l’âge de 24 ans, survolant la région de Rozay-en-Brie, à proximité du village de Vilbert, aux commandes de son avion. Après avoir attaqué en rase-mottes un véhicule chenillé allemand qu’il touche de plein fouet, c’est en voulant reprendre de l’altitude que son aile gauche accroche une ligne téléphonique, C’est l’impact, l’avion prend feu. L’équipe de secours du village se précipite pour extraire Robert Gouby de son poste de pilotage, avant que l’incendie ne se propage. Une chapelle ardente fut alors aménagée dans les locaux de la mairie, en attendant son inhumation au cimetière de Coulommiers.

Aujourd’hui Robert Gouby repose en paix dans la tombe familiale avec ses parents au cimetière de Bourbonne-les-Bains. Il totalisait plus de mille heures de vol dont une centaine opérationnelles avec neuf victoires certaines, deux probables, plus trois avions ennemis endommagés ainsi que des attaques de convois de toutes sortes.
Fait Compagnon de la Libération à titre posthume par le Général De Gaulle, il a été élevé au grade d’Officier dans l’ordre de la Légion d’honneur. Il a été cité deux fois à l’ordre des forces aériennes Françaises Libres et cinq fois à l’ordre de l’Armée dont l’une d’elle signée du Général De Gaulle.

Il est également titulaire de la Croix de la Libération, de la Médaille de la Résistance avec rosette et de la Distinguished Flying Cross, la plus haute distinction britannique.